Intéressée par le scénario, j'ai suivi pendant 9 mois une formation UCLA (Los Angeles) en 2015 à distance. Je n'étais entourée que d'Américains et nous fonctionnions comme une writer's room en développant chacun un "spec" (pas le jambon du Tyrol - je n'ai pas oublié le "k" - mais le scénario de l'épisode d'une série existante). J'ai choisi d'écrire un épisode des Goldbergs, une sitcom sur le quotidien d'une famille dans les années 80. Mais pour envoyer des "spec", il faut un visa de travail. Alors, j'ai investi tous mes droits d'auteur dans le cabinet d'un avocat en Floride pour tenter l'aventure américaine.

 

Je pense que l'avocat a perdu mon dossier entre sa crème solaire et ses raquettes de plage.

 

J'ai lâché l'affaire du visa et je suis partie 3 mois à Los Angeles, chez une amie, pour écrire un "vrai" roman (sous-entendu, dans mon esprit d'alors, un texte qui s'adresse à une personne de plus de 7 ans). Ennemie jusque-là jurée du sport, j'y ai découvert le CrossFit. Pas qu'un peu, mais à raison de 5 séances par semaine. J'ai appris à soulever des pneus de camion, à grimper à la corde, si bien que je suis rentrée en France persuadée de pouvoir déplacer des montagnes.

 

Pourtant, non seulement je n'avais toujours pas de roman, mais en plus, j'ai gagné un divorce dans l'histoire. J'ai à nouveau douillé chez un avocat.

 

Problème : je m'entendais trop bien avec mon futur ex sur les modalités de la séparation. Son avocat et le mien ont alors eu une idée de génie : ils se sont embrouillés, se sont traités de tous les noms d'oiseaux, ont refusé de continuer à être sur la même affaire, ce qui m'a forcée à payer une nouvelle procédure...

 

Bref, je ne suis pas super fan des avocats. Mais grâce à eux, j'ai beaucoup de publications en jeunesse, parce qu'il fallait bien les payer...

 

Installée à Lyon depuis 2019, j'ai troqué le CrossFit contre les plateaux de fromages, et je me suis décidée à arrêter de me chercher des excuses.

 

Maintenant, j'écris (aussi) des romans.